vendredi 7 mars 2014

Eels - Mistakes Of My Youth (2014)

J'en avais déjà parlé ici, The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett, le onzième album de Eels, sortira le mois prochain. Après un Agatha Chang un peu décevant, voici que le sieur E nous propose un autre extrait en exclusivité.

Celui-ci s'intitule Mistakes Of My Youth, et c'est tout simplement l'un des plus jolis morceaux écrits par Mark Oliver Everett depuis dix ans. Certes, c'est un fan qui dit ça, mais c'est aussi quelqu'un qui a fait de Wonderful, Glorious son album préféré de 2013.



Il y a, sur ce Mistakes Of My Youth, tout ce que j'aime chez Eels. Une rythmique pas trop lente, mais suffisamment quand même pour donner un aspect onirique au morceau, de sublimes arrangements de cordes. Et puis cette voix, sans doute plus imparfaite que jamais, mais ô combien touchante. En ce sens, le morceau ressemble vaguement à My Timing Is Off, paru sur Hombre Lobo en 2009, mais en plus abouti et plus mélodique, l'absence de guitare électrique y contribuant par ailleurs.

Un morceau, lui aussi, imparfait, pas forcément novateur, mais qui me procure mille fois plus d'émotions que 95% de la production actuelle. J'écoute ce morceau, et je n'ai qu'une envie, celle de ne rien faire d'autre qu'écouter ce morceau, rêver et plonger dans mes pensées. Réfléchir en somme, c'est ce qu'entraîne chez moi l'écoute de ce morceau. En ce sens, c'est de l'art, au sens propre du terme.

17 commentaires:

  1. Très très beau titre, pour un groupe, je vais essayer de le dire le plus discrètement possible pour ne pas me faire huer, dont je ne connais aucun album ( j'en ai surement emprunté un dans ma médiathèque mais il ne m'a pas marqué apparemment ). Alors, encore un groupe que je me dois d'écouter ! Par quel album me conseils tu de commencer ?

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    1. Ah, le problème avec Eels (enfin c'est pour moi tout sauf un problème, c'est ce qui fait sa richesse), c'est qu'il a de multiples facettes. Il faudra que je fasse un article détaillé sur sa disco, mais rapidement :
      Beautiful Freak (1996) : son premier disque, celui qui le fait connaître. Une sorte de pop expérimentale, accessible, ambitieux. Beaucoup se sont arrêtés à ce disque.
      Electro-Shock Blues (1998) : Après le grand succès (qu'il n'avait pas soupçonné) de Beautiful Freak, ESB arrive dans un contexte particulier : E a perdu sa mère, sa soeur s'est suicidée, et un de ses meilleurs amis est également décédé. Un album désespéré, de deuil, plus porté sur l'électro. Un album qui avait tout du suicide commercial, et qui est à mon sens son meilleur (en gros, c'est un peu son Kid A à lui).
      Après, t'as Daisies Of The Galaxy (2000), qui est plus pop, joyeux, aérien.
      Souljacker (2001), très intéressant, sans doute son album le plus rock.
      Shootenanny! (2003), le plus folk.
      Blinking Lights & Other Revelations (2005), son seul double album, très introspectif sur sa vie. Je l'aime beaucoup, mais ne commence pas par celui-là, tout n'est pas de la même qualité (c'est un double album quoi).
      Et après, à partir de 2009, il fait quasiment un album tous les ans, mais il a désormais 46 piges (en 2009), s'est assagi. J'adore ces albums, hein, mais faut reconnaître que, s'ils sont toujours très très bons, E fait ce qu'il sait faire : de superbes ritournelles, mais ne prend plus autant de risques.
      Dans le lot, y a le très bon Hombre Lobo (2009), et Wonderful, Glorious (2013). End Times (2010) et Tomorrow Morning (2010 aussi), je ne les conseille pas pour commencer, ils sont réservés aux fans.

      En bref, pour commencer, c'est Beautiful Freak, si tu es pop, Souljacker, si tu veux du rock, et enfin, Electro-Shock Blues si tu aimes l'électro un peu désespérée (mais non dénuée d'autodérision et d'une certaine distance sur ce qui lui arrive). Je serai étonné que tu ne trouves ton bonheur dans aucun des trois. Et à la limite, y a Shootenanny ou Hombre Lobo, si tu aimes le style à la Neil Young ou Johnny Cash.

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    2. Assez bien vu mais quand même si je peux mettre mon grain de sel : Wonderful, Glorious est plus aventureux que ses prédécesseurs immédiats, des compos qui partent tous azimuts, des rythmes, des mélodies, des riffs accrocheurs. Celui-là est excellent d'un bout à l'autre. Il me rappelle Souljacker.

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    3. Merci pour se résumé passionnant et enrichissant, il me conforte sur la proposition d'Everette de prendre le bonhomme par ordre chronologique, ce qui est bien souvent le plus pertinent d'ailleurs.
      Une discographie sur cet artiste serait vraiment cool, par contre il faut avoir le temps en effet ... Mais je ne doute pas de sa qualité avec l'avant gout que tu nous as donné !
      Je me demande si l'album que j'avais écouté n'était pas Blinking Lights & Other Revelations, ce qui peut expliquer pourquoi je n'ai pas été marqué plus que ça ...

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    4. @Till : Bien d'accord avec toi concernant le fait que Wonderful, Glorious est plus aventureux qu'End Times et Tomorrow Morning (et même Hombre Lobo, bien que je l'ai bien réévalué depuis l'an passé celui-là). Pas pour rien que Wonderful, Glorious est l'album que j'ai préféré l'an passé =)

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  3. Yo !
    La chanson paraît évidente à la première écoute, signe d'un songwriting ... Everettien ?
    ''Timing...'' (chanson préférée de ma chère et tendre) est à la fois plus rythmée et ironique, celle-ci me fait plutôt penser aux mid-tempos de ''Blinking ...''.
    @Etienne : l'avis d'El N est très complet, sinon je conseillerais une approche du bonhomme dans l'ordre chronologique, sans impasse ...

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    1. J'y vois là aussi le signe du songwriting Everettien que tu définis.
      My Timing Is Off est moins sérieuse, c'est certain, que ce Mistakes... Y a un côté Blinking Lights aussi, très juste. En fait, comme je le dis dans l'article, y a à peu près tout ce que j'aime sur ce morceau.
      La seule chose que je m'interdis, c'est de trop l'écouter, pour ne pas en estomper l'effet (dis-je après une dizaine d'écoutes entre hier et ce matin...).

      Quand à l'écoute de tous les albums chronologiquement, c'est l'idéal, c'est certain. D'autant plus que les albums qui pourraient réellement te faire aimer le bougre sont en début de discographie.

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  4. L'écoute de ce titre me donne envie de me replonger dans sa discographie.
    Façon d'accueillir à bras ouvert le prochain album du barbu

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    1. Depuis les années où je me dis qu'il faut qu'un jour, je m'écoute sa discographie dans l'ordre et en intégralité... Je l'ai jamais fait, en même temps, faut trouver le temps.

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  5. L'intégralité d'un coup, surtout sur une dizaine d'album, je ne pourrais pas.
    Plus par période, je commence par les 2 premiers
    Je ne digère pas assez vite et avec Eels il me faut un temps pour que les morceaux résonnent.

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    1. Ah non, j'entendais pas tout d'un coup. Plutôt l'échelonner sur, ouais, 4-5 jours voire une semaine.
      Tout d'un coup, quel que soit l'artiste, ça risquerait d'être indigeste.

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  6. Du Eels pur jus ce morceau. Le genre que j'aime bien trouver au milieu d'un album pour contraster avec d'autres titres plus rugueux. Ce qui m'inquiète un peu pour ce prochain album c'est que les deux extraits entendus jusqu'à présent font dans la mélodie joliment troussée mais manquent un peu de rythme. A ce train-là l'album risque d'être un peu mou du genou. A suivre.

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    1. Oui d'autant, qu'habituellement, on a tendance à entendre en preview les morceaux les plus dynamique ! Mais il faut de tout pour faire une belle discographie :p

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  7. Titre superbe qui me rend impatiente de l'album !

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  8. J'attends moi aussi avec impatience ce nouveau disque.

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  9. Joli morceau, sans être aussi enthousiaste que ça non plus. Je crois que le seul morceau de Eels qui m'ait vraiment touché depuis Blinking Lights c'est The Longing sur Hombre Lobo (album malheureusement inégal). Comme plus aventureux depuis cette période, je dirais plutôt Tomorrow Morning pour ses arrangements, album assez mal aimé, c'est pourtant celui que je retiendrais de ces dernières années (la première moitié du dernier étant excellente aussi mais le reste ne suit pas).

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